Justine, pourriez-vous nous présenter votre métier ?
J’ai travaillé pendant 5 ans en chocolaterie, dont 2 ans en CDI. Je travaillais dans une entreprise qui faisait son propre chocolat. Mes missions étaient dans un premier temps de réaliser toute la torréfaction du chocolat, c’est-à-dire la fabrication de la couverture du chocolat.
On travaillait en équipe : au moins en binôme, voire à 3. On travaillait à la chaîne sur une semaine sur le même poste et la semaine suivante, on changeait de poste. Selon la taille de l’entreprise, les chocolatiers peuvent changer de poste ou non. On pouvait notamment rester au même poste pendant deux mois. Dans d’autres entreprises, les postes changent souvent, car ce sont des nouvelles productions…
Quelles étaient vos principales missions en tant que chocolatière ?
Mes missions étaient de faire du moulage (souvent des lapins en chocolat) pour certaines périodes sinon à d’autres moments nous faisions des bonbons avec soit du praliné, soit de la ganache.
Dans le moulage il y a donc plusieurs phases. On va d’abord créer la recette, ensuite une autre équipe va découper en carré les préparations qu’on a fait et une autre équipe va enrober ces carrés en chocolat. Chaque étape du moulage est assignée à des équipes différentes afin d’être le plus productif possible. En général on essayait de changer nos postes au maximum afin d’éviter de faire toujours les mêmes gestes tout au long de la semaine.
Présentez-nous votre entreprise en quelques mots
Je travaillais dans une entreprise située en région parisienne. L’enseigne possède 10 boutiques mais uniquement un seul lieu de production. Il y avait deux laboratoires, le reste était des points de ventes. L’entreprise était réputée pour faire du bean to bar : c’est-à-dire que le fabricant assurait tout le processus de transformation de la matière première à la vente de la tablette de chocolat. Mon patron avait notamment sa production de fèves de cacao en collaboration avec l’association : « chocolatier engagé », une association qui permet que les personnes qui ramassent les fèves puissent bénéficier de bons outils, qu’ils aient des week-ends, qu’ils soient bien payés, que leurs conditions de travail soient bonnes et équitables…
Quel parcours avez-vous eu (en termes d’études) ?
J’ai commencé par un bac pro en boulangerie pâtisserie puis après j’ai fait un CAP en chocolaterie-confiserie puis un BTM (Brevet Technique des Maîtrises) en chocolaterie confiserie. L’objectif était de devenir cheffe de laboratoire et de comprendre et maîtriser le mécanisme du chocolat (pourquoi on monte à une température précise etc… , le chocolat étant quelque chose d’assez précis et complexe, à travailler d’une certaine façon).
J’ai été embauché en CDI et j’ai eu l’occasion de participer à des concours, notamment celui de « la coupe de France des jeunes chocolatiers ». J’ai aussi pu animer des salons du chocolat.
Nous organisions également des ateliers avec du public le samedi après-midi afin de les initier au travail du chocolat.
Comment avez-vous choisi/découvert votre métier actuel ? Et pourquoi avoir choisi ce métier ?
À la base, je voulais être pâtissière, puis pendant mes années de mon bac pro, je faisais des stages, mais les horaires étaient très difficiles. Mes stages de bac Pro m’ont permis de me rendre compte que le rythme ne me correspondait pas (gros horaires, pas de week-end). Cependant, je voulais continuer de travailler en milieu alimentaire, donc je me suis orientée vers la chocolaterie. J’ai donc passé mon CAP chocolaterie en étant dans l’entreprise pour laquelle j’ai continué de travailler après l’obtention de mon diplôme.
Qu'est-ce que vous aimiez dans votre métier de chocolatière ?
Un des trucs que j’ai adoré, c’est le fait qu’on travaille en équipe. Elles étaient constituées de 8 ou 9 personnes, ce qui permettait une très bonne ambiance, très familiale, on s’entendait tous très bien ! J’ai aussi beaucoup aimé le fait de devoir se surpasser, se challenger. L’objectif étant d’être le plus productif possible, nous devions aller toujours plus rapidement pour être toujours plus performant : de s’améliorer dans ses gestes, dans son organisation. Par la suite, j’ai découvert par hasard qu’on pouvait sculpter le chocolat, donc je faisais des sculptures après le travail (en plus) pour le plaisir et j’ai eu l’occasion d’avoir des commandes.
J’imagine qu’il y avait aussi des points plus négatifs, des inconvénients à votre métier, quelles sont les difficultés que vous avez pu rencontrer ?
J’ai décidé d’arrêter la chocolaterie pour mes convictions écologiques en partie. Jusqu’à présent les transports des fèves représentent un impact assez fort sur l’environnement. Il y a bien des méthodes plus écologiques qui se font en voilier mais ça reste encore faible. J’ai également changé de métier parce que je commençais à m’ennuyer. La suite « logique » dans ces métiers c’est de devenir chef ou sous-chef ou d’avoir sa propre entreprise, et comme je suis jeune, je ne pouvais pas devenir cheffe à 22 ans et je ne me voyais pas attendre encore 5 ans avant de pouvoir me considérer comme cheffe.
J’avais aussi envie d’avoir un métier qui ait plus de sens pour moi. J’avais donc envie de partir dans le social, car je me suis rendue compte que j’aimais animer.
Pouvez-vous nous parler de votre formation/métier actuel ?
Aujourd’hui, je suis en service civique dans un collège en quartier prioritaire. J’ai eu différentes missions dans ce collège : j’anime le temps du midi à faire des jeux de société, j’ai un club nature pour parler d’écologie, quand il y a un jeune qui se fait exclure, je vais l’accueillir pour parler avec lui, je fais aussi de la médiation afin de comprendre pourquoi il a eu ce comportement…
Après, j’hésite entre partir en licence de psychologie ou devenir éducatrice spécialisée.
Pourquoi avez-vous choisi d’être « Professionnel Inspirant » pour ExplorJob ?
Ça fait déjà quelques années que j’ai envie d’apporter quelque chose d’associatif, d’être dans l’entraide, de m’engager dans une association. Je suis donc allée sur le site du gouvernement « jeveuxaider » et je cherchais quelque chose qui ne prenne pas trop de temps, mais qui puisse apporter un soutien d’une certaine façon. Quand j’ai vu qu’ExplorJob cherchait des chocolatiers, je me suis donc proposé pour en parler et si ça peut aider. En plus, j’ai aimé ce métier, donc c’est pour en parler positivement !
Vous voulez en savoir plus sur le métier de chocolatière ? Rencontrez Justine sur ExplorJob en cliquant sur le lien ci-dessous.