Bonjour Pierre, pouvez-vous nous dire quel est votre métier ?
Je suis assistant funéraire (et également appelé conseiller funéraire, ou “régleur” à Marseille), j’accompagne les familles qui perdent un proche depuis le constat du décès (voire avant, pour une personne en fin de vie ou quelqu’un qui souhaite entrer dans une démarche de prévoyance), dans tout ce dont on peut les décharger : démarches administratives, organisation des obsèques, contact des différents intervenants, financement des obsèques etc…
En fait, mon métier, c’est de prendre soin des personnes en deuil ! Et la particularité de mon entreprise, c’est d’accompagner ceux qui le souhaitent (sans rien forcer évidemment) dans un esprit chrétien, une charité particulière, c’est-à-dire une bienveillance active et inventive qui correspond aussi à ma foi. Nous avons reçu cette mission de notre évêque : consoler ceux qui souffrent, prendre soin des défunts, et témoigner de notre foi dans notre travail.
Quel a été votre parcours ?
Après un bac général, série ES, j’ai fait une licence de philosophie à l’IPC, Paris XIVème, puis un master de management à l’EMD École de Management, à Marseille 3ème.
Ce métier est mon premier vrai travail, après des stages divers et des petits boulots d’étudiant.
Et qu’est-ce qui vous a conduit à ce métier ? Comment l’avez-vous découvert ? Pourquoi l’avez-vous choisi ?
Je ne connaissais pas du tout ce secteur avant d’y travailler, je cherchais juste un métier qui ait du sens, et un sens que je puisse sentir quotidiennement. J’ai parlé de ce besoin avec mon tuteur, en dernière année de master, et il m’a mis en relation avec mon futur directeur, qui cherchait quelqu’un à ce moment-là, et en moins de deux semaines, c’était fait !
J’avais envie d’un métier différent de ce que j’avais pu voir dans mes stages et petits boulots, quelque chose d’anti-conventionnel. Et une grande aide à la décision a été le libellé catholique de “Service catholique des funérailles”, garantie d’un métier de service désintéressé à dimension universelle (rien que ça !).
Quels sont les points positifs, les avantages que vous trouvez à votre métier ?
Je trouve qu’il y a beaucoup de joie à trouver dans l’accompagnement des familles qui perdent un proche, ou des personnes qui souffrent en général, parce qu’elles sont vulnérables à ce moment-là, mais aussi plus ouvertes, plus vraies, et qu’elles ont vraiment besoin d’aide pour passer ce cap douloureux.
Mon travail, en partie, c’est d’être une sorte de bâton de marche, ou de pierre de gué pour elles, et c’est assez valorisant quand on a l’impression que c’est réussi.
C’est un métier très complet, surtout dans la petite structure qu’est la nôtre, et où il y a tout à faire : l’accueil et l’accompagnement des familles, mais aussi la logistique, la gestion des prestataires, le téléphone, la gestion financière, la communication etc…
Enfin c’est un métier dans lequel ma foi a toute sa place et est même un élément central de mon travail, ce qui n’est pas souvent le cas dans le monde de l’entreprise. Et comme le dit mon directeur, “on a la chance d’être payés pour aller à la messe !”, et on a reçu de notre évêque la mission de témoigner de notre foi, donc ça me permet d’être entier !
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez à votre métier ?
Il y a une certaine frustration dans un temps d’accompagnement aussi court. On aimerait garder du lien ou continuer d’aider les familles qu’on accompagne, mais entre le moment du décès et la fin des obsèques, il se passe rarement plus d’une semaine, ce qui nous laisse une fenêtre très réduite pour accompagner les personnes.
Une deuxième chose, c’est qu’on ne maîtrise pas du tout le rythme de travail. On peut être sollicités par plusieurs familles pendant un weekend, puis personne pendant toute la semaine, ce qui fait alterner des périodes de stress avec des périodes trop creuses ! Mais ça fait partie du métier, on fait avec !
Pourquoi avez-vous choisi d’être « Professionnel Inspirant » pour ExplorJob ?
On me l’a proposé, tout simplement, et je trouve ça chouette de pouvoir rendre gratuitement un peu de l’aide que j’ai moi-même reçue gratuitement, il y a quelques années.