Une après-midi en prison pour parler avenir et parcours professionnel avec des mineurs incarcérés.
Une expérience à la Maison d'Arrêt Grenoble - Varces que je ne suis pas près d’oublier.
Pour le lieu, l’entrée, la sortie.
Pour les 8 jeunes rencontrés et nos échanges en petits groupes.
Pour l'émotion très forte qu'elle a engendrée.
Je n'en dirai pas plus ici, je tenais surtout à dire un très grand merci à ExplorJob et Marion Vialle pour ce moment mémorable et hors du temps.
Vous aussi, venez partager votre vécu et vos conseils.
Tout le monde y gagne.

Aujourd’hui, j’ai eu l’honneur d’intervenir au quartier des mineurs de la maison d’arrêt de Varces grâce à Marion Vialle pour parler, entre autres, de mon parcours professionnel.
J’ai vraiment été touchée par le parcours de ces jeunes. Il faut déconstruire tout ce que l’on pense et ce que l’on croit sur eux, sur la prison, sur leur vie… Réussir à briser la glace, comprendre, transmettre et, qui sait, mettre une petite pierre sur le chemin d’une longue vie qui les attend…
Je n’oublierai pas cette journée de si tôt !

Hier, j'ai vécu une journée qui restera gravée en moi. Une journée passée dans la maison d'arrêt pour mineurs de Varces. À la base, j'étais là pour parler d'entrepreneuriat. Mais soyons honnêtes, pour un premier contact, ce n'était pas vraiment le sujet central. Ces jeunes étaient juste heureux de voir des visages nouveaux, de discuter avec des personnes venant de l'extérieur.

Ce que j'ai découvert en eux m'a profondément touché : une fausse confiance qu'ils affichent comme une armure, des jeux de rôle qu'ils endossent pour garder leur place dans le groupe, et des projets, parfois un peu flous, qu'ils rêvent de construire à leur sortie. Derrière tout cela, il y avait une sincérité désarmante, des sourires authentiques, des questions pleines de curiosité, et un respect qui m'a surpris.
À leurs histoires, à ces instants partagés, à ce bout de vie qu'ils m'ont permis de découvrir. J'ai aimé ce moment, parce qu'il était riche d'humanité. Une richesse rare, qui te pousse à réfléchir, à te demander ce que tu peux faire, toi, pour leur apporter ne serait-ce qu'un peu d'espoir ou de soutien.

La prison, ce n’est pas que des chiffres et des débats sur le nombre de places. Ce sont aussi des hommes et des femmes qui y laissent ce qu’ils ont de plus précieux : leur liberté.
La liberté pour réparer le trouble à l’ordre public que leur comportement a causé.
Je fais immédiatement un aparté : s’intéresser au sort des détenus ne m’empêche absolument pas de faire de même pour les victimes. Je défends d’ailleurs les uns et les autres.
La prison est donc toujours un choc. Même lorsque l’on sait qu’on la « mérite ».
Tous ceux qui y ont mis les pieds vous parleront de ce « choc carcéral » à leur entrée : les bruits, la promiscuité, la saleté, la violence, les murs fissurés, les toilettes bouchées, l’absence de formation adéquate et disponible, le manque de la famille, de grand air…
Si la liberté est systématiquement difficile à perdre, elle est aussi très souvent insupportable à regagner. La liberté peut faire mal. Elle peut incommoder.
Cette liberté, nous l'avons offerte pendant quelques heures aujourd'hui à l'EPM DEVARCES avec Marion Vialle et Pauline Sala à plusieurs mineurs qui rêvent de reconstruction et de liberté, de musique, de jeux et de leur enfance souvent derrière eux. Merci pour tout le partage, à très vite pour une prochaine session 😌